IV Où en est la station aujourd'hui?


I - Comment fonctionne la station aujourd'hui et dans quel état est la fréquentation touristique?


1) Le personnel

Photo : Equipe jusqu'à décembre 2008
Equipe à partir de janvier 2009 :

Le personnel de l'observatoire Météo France travaille toute l'année par vacation de 2 personnes, et se compose ainsi :
Didier Lacoste , chef technicien de la météorologie et responsable. Il est issu de l'ENM pour Ecole Nationale de la Météorologie. Son rôle est de gérer et d'encadrer les personnels en place, de représenter Météo France, notamment de communiquer avec les représentants officiels de l'Etat avec lesquels l'Aigoual est en contact (comme le Parc National, le sous-préfet, les pompiers, les gendarmes...)  et plus largement avec le département et la région. Il doit bien sûr initier de nouveaux projets autour du météosite Météo France et dynamiser son équipe. A la date de sa nomination il a réuni toute l'équipe pour présenter un projet de renouvellement de l'exposition avec notamment une logique d'exposition et des thématiques nouvelles qui doivent être des éléments "phare", comme un espace "réchauffement climatique" etc...
Eric Diot, chef technicien aussi et à l'Aigoual depuis sa sortie d'école en 1992 (E.N.M. aussi)
Rémy Marguet, technicien de la metéorologie (issu de l'ENM)
Chantal Vimpère , chef technicien de la météorologie (issue de l'ENM) et à l'Aigoual depuis 2003.
Christian Pialot , ouvrier d'état Météo france
Christophe Méjanel, ouvrier d'état Météo France
Francis Truel, ouvrier d'état Météo France
Ces 3 derniers ont un rôle d'agent technique de maintenance et d'entretien voire de conception pour les gros travaux. Ils sont toujours en poste à l'Aigoual par équipe de 2 : un ouvier et un technicien.
En plus de ces 7 personnes :
Gisèle Foisy agent d'entretien Météo France qui vient pour le ménage d'avril à fin octobre lorsque la route est accessible.
Delphine Bourrié employée par la Communauté des Communes de l'Aigoual, qui intervient dans le cadre de l'exposition pour gérer la boutique principalement. Mais elle participe aussi avec nous à la gestion du météosite et à la promotion.
Soit 9 personnes avec en plus des saisonnières ponctuellement pour aider Delphine à la boutique en été et des collègues Météo France en juillet et août pour aider à animer et vulgariser de manière à ce que les visiteurs puissent avoir "en continu" un interlocuteur pour des informations et des explications.
Jusqu'à aujourd'hui, le personnel Météo France de l'observatoire travaille pour l'exploitation avec la réalisation d'un bulletin de prévision 3 fois par jour toute l'année sur les Cévennes.
Autre facette, le centre de test expérimental, dont Christian Pialot est responsable qui fonctionne actuellement au ralenti et essentiellement l'hiver pour les mesures de givre.
Le 3eme axe pour lequel tout le monde intervient est le météosite ou exposition.
L'hiver en période de fermeture ils préparent la saison à venir : réfléchir à de nouveaux supports, les réaliser, prendre des contacts avec des partenaires Météo France ou extérieurs, concevoir des projets à caractère notamment pédagogique et scientifique, rédiger un rapport d'activité.

 

2) Financement

L'observatoire est la propriété de Météo France qui finance presque tout, soit :  
Le salaire de 8 personnes bien sûr mais aussi l'entretien, les budgets d'équipements et  de fonctionnement (téléphone/fax, chauffage, électricité, gaz, produits et fournitures....), matériels et logiciels utiles et performants, en prenant en compte le fait que le personnel habite là-haut et que l'Aigoual est un lieu de vie en plus d'un lieu de travail.
L'autre financement provient aussi de la Communauté de Communes de l'Aigoual, puisque les recettes effectuées à la boutique, gérée par la CCA, sont réinvesties dans l'exposition pour entretenir, renouveler et enrichir les outils et supports.

3) Le tourisme

Le tourisme est un peu le poumon de l'Aigoual, car au fil du temps, c'est en grande partie grâce à lui que la station est restée habitée. L'exploiter est donc vital, ce qu'ont bien compris les autorités locales et le personnel de la station. Cependant, malgrè une période de prospérité de la fréquentation touristique, on peut constater aujourd'hui que cette dernière est en décroissance. Pour mettre en évidence ce problème majeur, ainsi que ceux qui l'entourent nous avons pris contact avec l'office du tourisme de Valleraugue, ainsi qu'avec Delphine Bourrié qui elle a pu nous donner les études sur la fréquentation de l'exposition depuis 2005. Nous nous sommes également basé sur le bulletin municipal de Valleraugue.

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Etude interne sur les passages des visiteurs à l'office du tourisme.




 

Etude de la fréquentation de l'exposition météo de l'Aigoual réalisée par le personnel de la station.

 



Ce que nous pouvons constater dans un premier temps en se basant sur la première étude, est que la fréquentation de l'office de tourisme de Valleraugue, n'a cessé d'augmenter de 1997 à 2002 (le véritable point de départ de cette croissance serait à partir de la fin des années 80). On peut par exemple constater une augmentation de la fréquentation de 15% entre 1997 et 1998 pour les deux mois d'été. De 1999 à 2002, elle a été d'environ 31%. On peut donc conclure sur le fait que jusqu'en 2002, les principales structures rurales d'informations touristiques sont de plus en plus consultées, et ça pas seulement les deux mois d'été, mais également les autres périodes de l'année : par exemple pour le seul mois d'octobre où l'affluence a plus que doublé entre 1999 et 2002. Ce qui montre un véritable effort des autorités locales, et des associations, pour à la fois investir dans le tourisme estival et diversifier les activités touristiques tout au long de l'année, afin d'obtenir une fréquentation continue. Pour le mois d'octobre par exemple c'est la valorisation des produits du terroir de saisons avec les champignons, les oignons où les pommes qui attirent beaucoup de personnes grâce à de nombreuses structures commerciales adaptées à cette demande (coopératives, commerces divers, etc...). Cependant cette augmentation n'est que passagère puisque la fréquentation diminue de près de 14% de 2002 à 2008, avec une légère hausse de 2007 à 2008 d'environ 10%.
Si l'on se base maintenant sur la seconde étude, et sur ce que nous a dit madame Bourrié lors de notre entretient, il y avait une fréquentation assez stable de l'expo météo depuis la fin des années 80 (d'environ 80 000 personnes par an) et qui a commencé à diminuer dès 2005 (perte de 23% environ de 2005 à 2008). Cette tendance à la baisse arrive donc plus tardivement sur l'exposition que sur les structures d'informations touristiques rurales, mais elle est tout de même très marquée. On peut donc conclure à une baisse générale de la fréquentation de la station depuis 2005, et de façon plus globale, à celle de la plupart des sites touristiques ruraux.

II - Pourquoi observe-t-on une si forte diminution de la fréquentation touristique?

Nous avons pu identifier clairement une forte baisse de la fréquentation de l'Aigoual depuis 2005, et plus globalement d'une même décroissance de la fréquentation des lieux touristiques ruraux de la région. Le tourisme étant comme nous vous l'avons expliqué un atout économique considérable pour toutes les autorités qui s'en charge (Météo France, la Région du Languedoc Roussillon et le conseil général Gard), il est donc vital qu'il soit entretenu et renouvelé.  Ors cette baisse de la fréquentation d'un site qui a pourtant connu une croissance presque continue depuis ses débuts, montre que cet atout n'est peut-être pas totalement bien exploité depuis quelques années.
Grâce aux informations diverses que nous avons récolté, nous avons mis en avant trois causes principales de ce déclin de la fréquentation du site.

          * Une première difficulté que l'on peut établir est la validité et la qualité des études qui nous ont été fournies. En effet, il nous a été très difficile d'en obtenir, et celles que nous avons pu avoir sont des études très récentes, qui ne commencent qu'à partir de 1997. De plus, la première comptabilisation n'est effectuée que sur les mois de juillet et d'août. Enfin, la nature des touristes venant dans la régions, et plus précisément à l'exposition météo, n'est pas définie. On sait (non pas par études mais par ouï-dire) que les touristes viennent de plus en plus loin et on sait également que le tourisme international concerne surtout l'Europe du Nord. Mais aucune étude n'est véritablement réalisée pour confirmer ce qui est dit. Il y a donc un certain « vide » dans l'historique de la fréquentation de l'Aigoual,  alors que nous avons vu que l'atout touristique a commencé à être exploité dès la construction et plus particulièrement à partir des années 80. C'est donc un paradoxe, qui pose un problème à la région, puisque c'est en étudiant la nature des touristes, que l'on peut mieux s'adapter à leurs besoins et à leurs envies et donc mieux les attirer. On peut, face à cela, émettre une hypothèse qui est que cette commune en particulier n'utilise pas tous les moyens nécessaires pour étudier sa fréquentation, ce qui traduit de façon plus globale un véritable manque d'investissement dans ce domaine de la part des autorités locales, donnant naissance à un désintérêt touristique pour ce lieux, pas par manque d'attirance mais par manque d'activités nouvelles et de renouvellement des activités déjà mises en place.

          * Une seconde difficulté qui est un peu plus secondaire, est que le site se situe dans un milieu rural et donc loin des grandes métropoles. C'est une région qui est donc très enclavée et où l'on ne peut s'y rendre qu'en voiture. Cette difficulté n'était pas vraiment mise en valeur jusqu'à il y a une dizaine d'années, car la voiture est un mode de transport très démocratisé et le carburant accessible à tous. Mais si aujourd'hui la voiture est toujours le moyen http://sd-1.archive-host.com/membres/images/191923425763215437/essence_1985.gifde transport le plus utilisé, l'accessibilité du carburant lui est restreint. En effet déjà depuis les années 70 on peut constater une forte croissance du prix au litre du Super (le Gazole et le Sans plomb 95 n'apparaissant respectivement sur le marché en 1983 et 1991) jusque dans les années 90 (multiplié par 4.5 entre 1970 et 1991). Avec l'apparition des deux autres carburants cette tendance inflationniste ne s'est pas effacée, puisqu'entre 1991 et 2008 le Sans plomb 95 est passé de 0.80€/litre à 1.50€/litre (soit une augmentation de 87.5%) et le Gazol de 0.60€ /litre à 1.45€/litre (il a donc été multiplié par 2.5). Une si forte augmentation du prix de l'essence et avec des pic des prix si élevés (1.50€/litre  pour le Sans plomb 95 en juillet 2008), le transport routier a été fortement perturbé. Delphine Bourrié qui s'occupe de l'accueil des visiteurs à l'exposition déclare que beaucoup de personnes venant habituellement plusieurs fois dans l'été lui ont affirmé qu'elles ne se rendraient qu'une seule fois cet été là à cause du prix du carburant. Cette forte diminution de la fréquentation constatée depuis 2005 pourrait également s'expliquer par l'accroissement des prix du carburant, qui enclave d'avantage le site.

        * Enfin, un dernier problème que l'on peut constater, mais qui est vraiment à nuancer, est celui concernant le Parc national des Cévennes. En effet, la station se situe au beau milieu du PNC, qui est une réserve très réglementée et protégée. Face aux réglementations du Parc, la station ne peut se développer touristiquement sans aucunes limites et ne peut faire sa publicité ou celle d'autres sites comme elle le voudrait. Delphine Bourrié, qui est chargée de la communication, est donc en première ligne face à cela, et nous raconte de nombreuses péripéties pour l'installation d'un panneau publicitaire par exemple. Cependant, si le PNC est un frein au développement touristique de la station (agrandissement des bâtiments, parking, airs pour camping-cars, etc...) on ne peut dire que sans lui la fréquentation des lieux augmenterait. En effet, la forte réglementation qui existe aujourd'hui dans le Parc protège et sauvegarde l'environnement très riche de l'Aigoual, ce qui est gage de qualité pour les touristes et qui contribue donc à la fréquentation des lieux. Ce dernier point est donc à la fois un bien, car l'environnement est sauvegardé ce qui permet de développer le "tourisme vert", mais est également un mal, car il est impossible de changer les structures pour pouvoir mieux accueillir les visiteurs.

 


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